Freewind Spirit
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.


Le forum des motards qui roulent en monocylindre Suzuki
 
AccueilAccueil  PortailPortail  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
Le Deal du moment : -39%
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON ...
Voir le deal
1190 €

 

 Le 650 XF Freewind tests et avis sur le net

Aller en bas 
AuteurMessage
James Dîne
Admin
Admin
James Dîne


Masculin
Nombre de messages : 585
Age : 45
Localisation : DESERTINES
Date d'inscription : 30/04/2018

Le 650 XF Freewind tests et avis sur le net  Empty
MessageSujet: Le 650 XF Freewind tests et avis sur le net    Le 650 XF Freewind tests et avis sur le net  Icon_minitimeVen 11 Mai 2018 - 20:36

Le 650 XF Freewind tests et avis sur le net  Suzuki15
Ce sont souvent ceux qui en font le plus qu'on remarque le moins. La Freewind fait partie de cette catégorie de moto qui ne déchaîne pas la passion des foules, mais bourrée de polyvalence et qui peut vous emmener partout. Légèrement re-visitée en 2000, ses principales modifications concernent son haut de carénage, son nouvel optique d'inspiration Hayabusa, et un nouveau ressort pour l'amortisseur arrière. Ce qui apporte un petit plus pour l'éclairage (déjà très bon) et une petite dose de confort en plus au niveau de la suspension.
L'avantage d'un trail, c'est que sa belle hauteur permet de monter à l'improviste sur un trottoir sans arrière-pensée. Souvent, cela entraîne une selle haut perchée mais la Freewind a pensé à tous : il est possible d'avoir une modif "selle basse" chez le concessionnaire. En ville, la conduite permet d'apprécier au mieux la machine. le mono est à son aise, honoré d'une belle souplesse et pas dénué de caractère. La puissance n'a rien d'exceptionnel mais il suffit de visser la poignée pour que ses 47 bourrins expriment leur vigueur. Ca, c'est le coté magique du mono. T'ouvres et ça part ! Le freinage colle à la philosophie de la moto, sécurisant, facile et pas brutal. Et c'est appréciable de constater que la bécane ne plonge pas exagérément à la manière de la majorité des trails.

         En taillant de la route version grande balade, la protection est suffisante tant qu'on reste aux vitesses légales. Au-dessus, il faudra un peu plus de courage ou tout simplement une bulle haute. A prendre au sérieux car le confort de la moto donne des envies de voyage. Et l'excellente autonomie finira de vous convaincre. Le tableau de bord est entièrement digital et l'absence de montre en est encore plus remarquée. Très agile, légère et tenant bien la route, on a envie de s'aventurer sur tous les chemins avec elle. Question pneus en revanche, Suzuki aurait pu choisir une meilleure monte d'origine. Une béquille centrale est disponible, en option, et le tarif général de l'engin n'a rien d'effrayant. Certes, ce n'est pas un foudre de guerre, la protection est limite et moins de 50 ch peuvent paraître "juste". Mais avec la Freewind, vous pouvez en faire beaucoup... Trouvez moi une bécane qui vous offre autant de confort et de plaisir à se balader dans Paris qu'à faire le tour de Corse !?!
Le 650 XF Freewind tests et avis sur le net  Suzuki16
Cadre : simple berceau acier dédoublé
Réservoir : 18.5 litres
Hauteur de selle : 800 / 830 mm
Longueur : 2205 mm
Largeur : 865 mm
Hauteur : 1230 mm
Empattement : 1465 mm
Poids à sec : 162 kg
Poids en ordre de marche : 189 kg
Train avant :
Fourche téléhydraulique, déb : 170 mm
1 disque Ø 300 mm, étriers 2 pistons
Roue AV : 100 / 90 - 19"
Transmission :
Boîte 5 vitesses
Transmission secondaire par chaîne

Train arrière :
Monoamortisseur, déb : 167 mm
1 disque Ø 240 mm, étrier 1 piston
Roue AR : 130 / 80 - 17"
Moteur :
Monocylindre, 4 temps
Refroidissement : Refroidissement par air et huile
2 carburateurs Ø 32 mm Mikuni
1 ACT
4 soupapes par cylindre
644 cc (100 x 82 mm)
47 ch à 7000 tr/min
5.3 mkg à 5500 tr/min
Rapport poids / puissance : 3.45 kg/ch

Propos recueilli  ici


Dernière édition par James 03 le Ven 11 Mai 2018 - 21:13, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
James Dîne
Admin
Admin
James Dîne


Masculin
Nombre de messages : 585
Age : 45
Localisation : DESERTINES
Date d'inscription : 30/04/2018

Le 650 XF Freewind tests et avis sur le net  Empty
MessageSujet: Re: Le 650 XF Freewind tests et avis sur le net    Le 650 XF Freewind tests et avis sur le net  Icon_minitimeVen 11 Mai 2018 - 20:42

Le 650 XF Freewind tests et avis sur le net  Essai-10
Basé sur les Suzuki 650 DR, le XF 650 Freewind est un trail routier pratique qui ne dit jamais non ou presque, quoi qu’il lui soit demandé.

Le 650 XF Freewind tests et avis sur le net  Frein-10

Lorsqu’il est présenté en 1996, le Suzuki 650 Freewind a pour but de concurrencer aussi bien la Honda 650 Dominator que la 650 Transalp, mais aussi une autre machine à succès, la BMW F 650 GS.
Le 650 XF Freewind tests et avis sur le net  K423_c10
À cette époque, les constructeurs, constatant que la majorité des trails étaient utilisés en ville et sur route beaucoup plus qu’en tout-terrain, décident de les « déspécialiser » et de les embourgeoiser.

De tous ces hybrides, la Freewind est la plus polyvalente et facile à prendre en main. C’est une moto qui pourrait encore être commercialisée neuve en 2014. Suzuki n’en a abandonné la diffusion en Europe qu’en raison des normes anti-pollution européennes, qui l’auraient obligé à concevoir un nouveau moteur.
Le 650 XF Freewind tests et avis sur le net  Moteur10
Vivacité surprenante
Issu du Suzuki 650 DR SE, le bloc XF Freewind en diffère par la culasse. Il reçoit des soupapes plus grandes et un double carburateur Mikuni (ø 38 mm), piloté électroniquement comme sur les GSX-R 750. La puissance passe à 47 ch. Doté d’un arbre d’équilibrage, c’est un moteur assez facile à vivre à bas régime.

Pour un monocylindre, d’aucuns diront qu’il procure ainsi moins de sensations. Il n’en est pas moins très enjoué et grimpe très facilement dans les tours. Il offre à cette moto, assez légère, d’un gabarit moindre que ses concurrentes de l’époque, une vivacité surprenante.

Prendre les chemins
Ce moteur sympathique, adapté à la circulation urbaine, est bien secondé par une partie cycle de qualité. Assez basse de selle et très maniable grâce à son carénage peu volumineux, elle incite autant à slalomer entre les voitures qu’à prendre les chemins.
Le 650 XF Freewind tests et avis sur le net  Suzuki17
Ses pneus routiers ou mixtes présentent des aptitudes limitées sur les terrains glissants. La tenue de route, sans égaler celle d’une Aprilia Pegaso, est excellente. Le freinage (disque avant et arrière) est puissant à suffisance et la fourche ne plonge pas à l’excès comme sur la plupart des trails.

Pure routière
Trail routier oblige, la selle très confortable est largement dimensionnée pour le pilote comme pour le passager. Ce dernier bénéficie d’une assise moins inclinée pour ne pas glisser vers l’avant.

Le généreux porte-bagage originel comporte des poignées de maintien bien conçues. Comme sur une pure routière, le guidon ne comporte pas de barre de renfort.Très moderne en 1996, l’instrumentation digitale est parfaitement lisible.
Le 650 XF Freewind tests et avis sur le net  Suzuki18
La Suzuki XF 650 Freewind en 2014
Commercialisée durant 6 ans, de 1997 à 2003, la Suzuki Freewind a connu un succès commercial honnête grâce à un excellent rapport qualité-prix. Elle n’est pas rare en occasion, où elle se négocie entre 1.200 et 3.200 € selon le millésime et le kilométrage. Facile à piloter en tenant compte des règles très contraignantes de la circulation actuelle, c’est une moto économique et polyvalente qui mérite d’être redécouverte.

Pascal Girardin

Propos recueilli ici
Revenir en haut Aller en bas
James Dîne
Admin
Admin
James Dîne


Masculin
Nombre de messages : 585
Age : 45
Localisation : DESERTINES
Date d'inscription : 30/04/2018

Le 650 XF Freewind tests et avis sur le net  Empty
MessageSujet: Re: Le 650 XF Freewind tests et avis sur le net    Le 650 XF Freewind tests et avis sur le net  Icon_minitimeVen 11 Mai 2018 - 20:48

Mon tout premier gros cube a été le – trop méconnu – Suzuki 650 XF. Un trail japonais affublé d’un nom de custom délicieusement ringard : Freewind.


Pour la décrire en un mot, je dirais que c’est une moto tout simplement… moche. Rarement une bécane n’a autant fait l’unanimité sur ce plan là. Mais ce n’est pas sa faute. Le Freewind, c’est un peu le mai 68 de la moto. Ça devait être une révolution mais ça a mal fini. Audacieuse remplaçante d’un 600 DR encore très Dakar spirit, elle devait être une sorte de mix entre un trail, une super-mot’ et une GT. Une routière polyvalente de petit calibre quoi. Complètement avant-gardiste quand on voit les « SUV » (ou « trail routiers ») qui fleurissent aujourd’hui. Manque de bol, à son époque, c’est le marché du roadster agressif qui explose. Avec son moteur pas impressionnant du tout, ses formes gentiment arrondies, le 650 XF est une moto démodée de naissance. Très vite catégorisée bécane low cost pour vieux qui s’y « remet », cette machine va mener une existence tristement anonyme jusqu’à son éviction du catalogue au profit du V-Strom (que je chevauche actuellement). Face à cet indigne oubli de l’Histoire (si si), je ne peux que vous raconter un peu ce premier amour.


Certes, je l’avoue, c’était un mariage arrangé. Glauque. Aucun sentiment au départ, mais vraiment rien. Je voulais un 690 Duke parce que dans la pub ils disaient qu’avec, on avait toutes les filles qu’on voulait. Sauf que, tu le sais bien, les banques n’ont aucun romantisme. Puis le destin est venu taper à mon casque. Mon père s’offre sa folie de la cinquantaine : un 1200 RT avec l’abs, le chauffage et tout le tralala du mec qui a réussi sa vie. Enfin ça reste de l’occase bien sur, on est du genre paysan auvergnat dans la famille. Du coup il me dit : « Plutôt que de vendre mon vieux Freewind, si tu veux je te fais une avance sur héritage ». Et comme on dit, à cheval donné, ne regarde pas les dents…

En parlant de chevaux, ben elle en a pas beaucoup cette pauvre Suz’. Niveau vitesse de pointe, mon record doit être 160 km/h en pente et vent dans le dos. Mais rassure toi, c’est largement suffisant pour se tuer quand on commence. Et puis l’avantage d’un gros mono, c’est qu’il n’y a pas besoin de rouler à des vitesses folles pour se sentir vibrer de partout. C’est pas une image : ça secoue, cette grosse gamelle qui claque sous tes fesses. Et je ne te parle pas de toutes ces fois où j’ai calé en ville sur le coup de piston. J’étais fier. J’avais l’impression d’avoir une « moto de caractère » comme ils disent les types des magazines.

Et pis d’abord, c’est pas la taille qui compte, c’est la façon de s’en servir. Et – sincèrement – les trucs les plus dingues que j’ai fait en moto à ce jour c’est avec ce Freewind. Qu’ « on a fait » je devrais dire. Car c’est sur sa selle aussi plate que glissante que l’on a appris à rouler ensemble ma gonzesse et moi. Gros freinage, gros coup de boule. Toujours en duo, chargés comme des baudets (au début, on ne maitrise pas encore bien cet art motard du « compactage ») et surtout toujours à toc. Telles furent nos trop brèves années Freewind. On pouvait partir « voir l’Aigoual » un soir à 19h. 200 bornes de routes de montagnes by night. Inconscients. Un weekend, on a même fait un triplé : Ventoux-Rousset-Galibier. Un chemin ? Cool ! Des pneus à tétines pour les cailloux ? On a un trail oui ou merde ? On avait surtout les fesses en béton… Ça c’est pour son côté GT.
Le 650 XF Freewind tests et avis sur le net  Freewi10
Mais je garde le meilleur pour la fin : l’arsouille. En ligne droite, la Freewind ne vaut rien. La pire des daubes. Mais dans les virages de montagne, ahhh mamamia, je défiais n’importe quel quatre cylindres. A son guidon, j’étais le « Kid » des Cévennes, toujours en embuscade. Plus joueur qu’un mono, tu meurs (littéralement, parce que perso c’est pas passé loin dans la seconde épingle en descendant sur Florac…) Et puis elle est sympa cette moto, légère, gros débattement, autrement dit, elle te pardonne tes moments d’égarement. Un terre-plein « haricot » pas indiqué ? Hop-là, décollage et atterrissage en règle. Un tout droit dans un virage ? Hop-là arrêt dans le champ dix mètres plus loin. Elle m’a pardonné toutes mes erreurs de jeunesse, j’te dis.

En revanche, s’il y en a un qui ne l’a pas épargnée, c’est bien moi. Tu sais, c’est comme dans le film sur la Coccinelle : je ne la méritais pas. A force de jouer avec ben je l’ai cassée. L’arsouille de trop. Dans un râle d’agonie, le bas moteur est tombé en miettes. C’était terminé. Avec ma copine on était là, tout penauds, assis sur le bord de la route, à la regarder se vider de ses dernières gouttes d’huile. On perdait une amie.

Voilà l’histoire de ma première moto. Je ne l’ai pas choisie. Je ne savais pas encore que dans une moto, la beauté est au-delà du carénage. Toi qui viens de passer ton permis, au lieu de céder aux sirènes de la mode, jette un œil sur les 650 XF. C’est presque donné tellement c’est pas recherché. Ça ne te coûtera rien en assurance et pas grand chose en entretien. Et je te promets que tu en auras pour cent fois son prix en émotions.
Le 650 XF Freewind tests et avis sur le net  Img_0610
D’ailleurs, tu sais quoi ? Si c’était à recommencer, je le choisirais ce vieux Freewind. Car c’est et ça restera la première moto avec laquelle j’ai éprouvé ce qui nous guide tous nous, motards. C’est à son guidon que j’ai pu ressentir le vent de la liberté.

Propos recueillis ici

Yan09 aime ce message

Revenir en haut Aller en bas
James Dîne
Admin
Admin
James Dîne


Masculin
Nombre de messages : 585
Age : 45
Localisation : DESERTINES
Date d'inscription : 30/04/2018

Le 650 XF Freewind tests et avis sur le net  Empty
MessageSujet: Re: Le 650 XF Freewind tests et avis sur le net    Le 650 XF Freewind tests et avis sur le net  Icon_minitimeVen 11 Mai 2018 - 20:59

Un dossier complet sur la Suzuki XF 650 Freewind après 80 000 km sur les routes d'Europe : historique, mécanique, évolutions techniques, entretien et fiabilité, essai routier en ville, en tout-terrain, en duo, en balades...


Sans prétendre faire l’historique de la famille des gros monos 4 temps Suzuki, rappelons simplement que Suzuki avait lancé au début des années 80 les DR 400 et DR 500 qui étaient de pâles copies de la légendaire Yamaha 500 XT.

Historique et présentation
En 1984, alors que le Paris-Dakar fait encore rêver les motards, Yamaha révolutionne le marché avec une Dakar réplica : la XT 600 Ténéré.

Comme d’habitude (en étant un peu mauvaise langue), l’année suivante Suzuki emboîte le pas avec sa DR 600 Djebel : une très bonne moto avec un look «Dakar» à prix canon. En effet à cette époque Suzuki se lance dans une politique de prix agressive qui est toujours d’actualité.

Cette machine est bien née et remportera un succès commercial important. De nombreux motards on découvert la moto avec la Djebel.
Le 650 XF Freewind tests et avis sur le net  Dr650s10
La DR 600 suivra la même évolution que les Yamaha XT/XTZ et Honda XLR/XLL/XLM/Dominator : elle devient plus grosse, plus puissante, plus routière jusqu’à y perdre son âme, et surtout sa fiabilité quand le moteur passe à 650. Il en résultera une mauvaise réputation encore tenace aujourd’hui.

A la fin des années 80, pour relancer la catégorie et suivre l’évolution des machines victorieuses au Paris-Dakar, les trails grossissent encore et passent au bicylindre avec la Honda Africa Twin et la Yamaha SuperTénéré. Pour une fois, Suzuki se distingue avec une machine originale : la DR 800 Big, un méga mono au look très particulier. Fidèle au concept trail, elle est moins orientée «bitume» et ne connaîtra donc pas le succès. Pourtant c’est une machine remarquable et très attachante... mais c’est une autre histoire.

Suzuki DR 650 SEEn octobre 1995 au Salon de Paris, Suzuki surprend encore tout le monde en sortant la DR 650 SE, une machine simple, légère et maniable, délibérément orientée vers l’usage hors bitume qui revient aux sources du concept trail. C’est véritablement la grande soeur de la DR 350 : le moteur est entièrement revu et ne contient plus qu’un arbre d’équilibrage entraîné par pignon comme le DR 350 (au lieu de 2 arbres entraînés par chaîne sur l’ancien modèle, un de ses points faibles), le cylindre est traité Nickasil (plus de chemise), le refroidissement par air et huile (SACS) est revu et le kick disparaît. Au total, le moteur est plus compact et plus fiable. La moto est très étroite avec un petit réservoir et de grands débattements de suspension. Elle ne pèse plus que 145 kilos !

La DR 650 SE ou le retour aux sources du trail
La presse est enthousiaste en découvrant cette machine facile, amusante et bien sûr pas chère. Malheureusement, le succès commercial n’est pas au rendez-vous : l’usage des trails est devenu essentiellement urbain et il est bien rare que leurs propriétaires s’aventurent sur les chemins de terre. BMW l’a bien compris en sortant son F650, une machine clairement orientée vers le bitume, qui cartonnera immédiatement. A l’inverse, la pratique de la moto tout terrain s’est radicalisée vers des machines typées compétition, KTM le comprendra bien avant les japonais et en tirera grand profit.

Suzuki ne tarde pas à réagir. A partir de l’excellente base du DR 650 SE, elle développe un dérivé routier, la XF 650 Freewind, présenté fin 1996.

Elle apparaît au premier coup d’oeil comme une DR 650 SE abaissée et rhabillée, mais c’est en réalité une machine assez profondément modifiée qui mérite son nouveau patronyme.

Différences avec le DR 650 SE
Côté moteur, la base est bien sur l’excellent bouilleur à refroidissement air/huile du DR, mais sa culasse accueille des soupapes plus grandes (+2mm en diamètre) et surtout une rampe de 2 carburateurs Mikuni de 38 comme sur le DR 800. De plus, ces carbus sont équipés d’un pilotage électronique de la levée de boisseau issu de la GSX-R 750T pour favoriser les reprises a mi-régime (non, non ce n’est pas une blague). Enfin, avec un filtre à air et une boîte à air de plus grand volume, la puissance passe à 47 chevaux à 7 500 tr/min. La boîte est identique mais la couronne arrière prend 2 dents supplémentaires car, surprise, le Freewind tire plus court que le DR ! C’est logique car le moteur prend beaucoup plus de tours.

Côté partie cycle, le cadre est renforcé pour plus de rigidité et élargi en son centre pour laisser passer les 2 carbus. Les suspensions sont abaissées de 90 mm et l’angle de chasse est réduit à 28° pour favoriser la vivacité. Des disques et des étriers plus gros sont montés à l’avant et à l’arrière et la roue avant passe en 19 pouces. Enfin la fourche est équipée d’un pontet rigidificateur pour éviter le vrillage au freinage.

Pour l’habillage, Suzuki a tenté un design «bon chic bon genre» dans le style de la BMW F650 pour séduire «les nouveaux motards urbains». Signe des complexes de ce constructeur à la réputation «cheap», il n’y a aucun logo Suzuki à part sur le petit saute-vent ! Les formes sont douces, presque molles. Le tableau de bord entièrement digital et le petit porte-paquets en alu rapprochent même cette moto du monde des scooters. Enfin, les couleurs sont de sobres noir/argent ou bordeaux/argent, bien loin des bariolages criards rencontrés habituellement sur les trails. Au final, on verra que ce positionnement sage n’était peut être pas une très bonne idée...

Enfin, Suzuki a eu la bonne idée d’ajouter une jauge à essence, un sabot moteur en alu et un échappement en inox. Seule la béquille centrale est en option. Comme le prix reste contenu (c’est une tradition maison) et que le poids ne dépasse pas 160 kg à sec, la nouvelle venue paraît séduisante.

Le résultat sur la route
Les modifications techniques sont judicieuses et les premiers essais parus dans la presse élogieux. La machine est remarquablement homogène et, c’est bien simple, les journalistes ont du mal à lui trouver des défauts en dehors des limites du concept : aptitude TT limitée (évidemment c’est pas un DR), aptitude limitée sur l’autoroute (c’est sûr c’est pas une GT)... Ils soulignent même ses qualités sportives, une vraie petite supermotarde. Mais leurs conclusions rejoignent bien vite le marketing du constructeur (c’est malheureusement trop souvent le cas dans la presse aujourd’hui) en la qualifiant de bonne petite moto urbaine idéale pour aller au boulot !

Bon, je ne vous apprendrai rien en vous disant qu’une fois de plus le succès commercial n’a pas été fracassant. Bien sur la mode n’est plus au monocylindre, mais plutôt aux roadsters de tout poils. Mais on ne m’empêchera pas de penser que Suzuki s’est planté dans son design et son positionnement marketing. Sur le créneau «bon chic bon genre», une BMW F650 ou une Aprilia Pegaso sont bien plus valorisantes.

En revanche, ces dernières souffrent d’un certain embonpoint, alors que la vivacité du Freewind fait merveille. Avec sa partie cycle bien équilibrée et son moteur plein de peps', elle est capable de tenir tête à bien des supermotards bricolés (je sais de quoi je parle !). Pensez seulement qu’il y a 47 ch pour 160 kg alors qu’une DR 800, réputée être une machine virile, propose 52 ch pour près de 200 kg. Et pourtant la Freewind passe souvent pour une super-mobylette ou une «moto de gonzesse» (que les filles m’excusent, mais le monde de la moto est encore malheureusement très machiste).

Suzuki aurait dû mettre en avant une image beaucoup plus dynamique et agressive (un peu comme la Honda Dominator) qui lui correspond d’ailleurs beaucoup mieux.

Evolutions techniques
Cette machine bien née subira très peu d'évolutions techniques durant sa courte carrière. Il est vrai que Suzuki semble complètement concentré sur ses sportives GSX-R, TL ou SV. En 2000, apparaît un nouveau carénage de tête de fourche avec un phare avant rappelant celui du GSX-R1300 Hayabusa. L’évolution est positive car la protection est améliorée et l’éclairage aussi grâce à un projecteur lenticulaire. D’autre part, la béquille latérale est raccourcie, ce qui corrige le défaut le plus énervant de la machine : presque tout les Freewind que j’ai vu sont tombés un jour à l’arrêt à cause de cette foutue béquille trop longue.

Bien sûr, de nouveaux coloris apparaissent toujours dans le même style sage : gris-bleu et or. A noter qu’un bleu/argent un peu pétant (limite tuning) a existé en 1997.

Depuis la fin 2001, la moto est bradée à 5 000 €. C’était à mon avis une excellente affaire. Sinon on trouve sur le marché de l’occasion de nombreux Freewind avec très peu de kilomètres à vil prix. En effet l’utilisateur type est un ancien motard qui a racheté une moto pour aller au boulot en évitant les embouteillages. En réalité, entre la pression de la famille et les intempéries, la machine reste généralement au garage ! Il y a donc de très bonnes affaires à faire.

Il faut aussi noter qu’il existe aussi une version 34 cv pour les jeunes permis (transformation possible dans toutes les concessions Suzuki). C’est certainement une façon très plaisante de commencer la moto, car le mono se prête bien mieux au bridage que les petits bi ou 4-cylindres (pourtant personne n’y pense !)

Triste fin...

Comme pour la DR 650 SE, la fin de l’histoire sera triste. Le 17 juin 2003, la procédure d’homologation des motos a changé : au lieu des anciennes homologations nationales, les motos suivront une procédure européenne unique, comme pour les voitures. Si la procédure est plus simple (une homologation pour les 15 pays), les exigences en matière de pollution sont fortement durcies : les motos doivent être conformes à la norme Euro 2 (en vigueur pour les voitures depuis 1997). Ce niveau d’émission est difficile a atteindre avec un moteur à refroidissement par air, à carburateur et sans catalyseur.

Il faudrait donc sérieusement revoir ce cher mono 650 air/huile ! Vu le succès commercial modeste du DR et du Freewind, Suzuki a décidé de jeter l’éponge. Ces valeureuses motos disparaîtront définitivement le 17 juin 2003...

Pour les amateurs de trails routiers, il reste à espérer un hypothétique V-Strom 650 à moteur de SV. Mais pour les amateurs de gromono, la situation est plutôt désespérée. On parle d’une version réalésée du DR 400 Z... On peut toujours rêver.

L’histoire ne serait pas complète si on ne mentionnait pas trois dérivés rares et originaux. Suzuki a toujours proposé ses excellentes motorisations à d’autres constructeurs. C’est bien le cas pour le moteur du Freewind qui équipe 3 motos très originales :
Le 650 XF Freewind tests et avis sur le net  Sachs610
Sachs 650Sachs 650 : un roadster monocylindre de fabrication allemande. Un genre en voie de disparition et pourtant bien plaisant (un retour aux sources en fait). Avec un échappement un peu libéré elle crache 50 cv pour 145 kg... Avec une démultiplication très courte, c’est une vraie boule de nerfs.

CCM D55 : Fabriqué en Angleterre, c’est un supermotard, un vrai, avec un coeur de Freewind. Avec un arbre à cames spécial et un échappement, disons... libéré, il délivre 55 cv pour 130 kg. Avec une partie cycle au top (White Power, Brembo,...), on peut aller se frotter sans complexe aux KTM Duke.

CCM 644 Supermoto : un enduro développé autour de ce même moteur.

Si après ça vous n’êtes pas convaincu que nos amis japonais manquent parfois d’imagination, quand on voit les petites merveilles de mécanique qu’ils sont capables de pondre....

L'essai

Voici le compte rendu complet de l’essai longue durée (80 000km !) de mon modèle 1999 (avant restylage).

Statique
C’est certainement une moto discrèteSous sa robe noire et grise, la moto est plutôt discrète. Il y a bien deux monogrammes «Freewind» sur les flancs de réservoir, mais le nom «Suzuki» n’apparaît qu’à trois endroits de la moto : sur le pare-brise, sur le carter d’embrayage et sur le bouchon d’essence. D’ailleurs, je ne compte plus combien de fois les gens m’ont demandé la marque de ma moto... après avoir cru que c’était une BMW ou une Cagiva ! Les jantes noires ne font pas l’unanimité et repasseront couleur métal l’année suivante.
Le 650 XF Freewind tests et avis sur le net  Freewi11
La finition n’est pas mal pour une machine de ce prix : bras oscillant en alu, beau porte bagage en alu coulé, sabot moteur en alu (et pas le vilain bout de plastique que l’on trouve sur la plupart des concurrentes), platines de repose-pieds passager en alu, ligne d’échappement tout inox... Malheureusement, la peinture est toujours aussi fragile chez Suzuki.

La selle est assez confortable mais il n’y a pas de place pour ranger quoi que ce soit dessous. C’est le prix à payer pour une hauteur de selle raisonnable. La trousse à outil est complète mais bien sûr un peu merdique : ne pas oublier de jeter immédiatement à la poubelle la pince fournie !

Le tableau de bord digital surprend sur une machine aussi «basique» et rebute pas mal de motards. Pourtant, à l’usage, j’ai pu constater qu’il est très fonctionnel. Grâce au rétro éclairage, il est parfaitement lisible de nuit comme en plein soleil. Le compteur de vitesse est très précis (utile en ce moment pour garder son permis) et on s’habitue vite au bar-graph du compte-tours. Enfin, la jauge à essence est tout simplement géniale : on se demande comment on pouvait vivre sans... Très précise, elle permet de vider le réservoir jusqu’au dernier litre sans stress. Je ne me sert plus jamais du robinet d’essence ! Par contre, on regrette l’absence d’horloge et de second trip, surtout quand on pense que le compteur de mon VTT (d’une valeur de 20 € !) propose ces fonctions. M. Suzuki (en accord avec ses copains japonais) a probablement décidé que ces fonctions sophistiquées sont réservées au «haut de gamme» !

De même, je trouve dommage que les pare-mains du DR 650 aient disparu. Pour finir ce chapitre, je règlerai son compte au défaut le plus irritant de la moto : la béquille latérale trop longue. En effet la moto est trop verticale et à la moindre déclivité on est emmerdé. D’ailleurs la plupart des Freewind portent les marques d’une chute à l’arrêt à cause de cette foutue béquille. On regrette d’autant plus que la béquille centrale soit en option, surtout si, comme moi, on ne l’a pas prise.

Mais il est temps de démarrer et de commencer l'essai !

En ville
Habitant en région parisienne, c’est d’abord dans cet environnement que je l’ai découverte. Avec le starter au tableau de bord, le moteur démarre toujours au quart de tour. Il monte assez vite en température si bien que l’on peut repousser très rapidement le starter. La sonorité de l’échappement n’est pas vraiment envoûtante (!), mais on ressent bien les vibrations du mono car ce moteur n’a qu’un seul balancier d’équilibrage (au lieu de deux sur les anciens DR). Mieux vaut ne pas descendre en dessous de 3000 tr/min. Par contre il a peu d’inertie et il aime bien prendre des tours (zone rouge à 8000 tr/min), ce qui rend la conduite plutôt ludique. Bien sûr en ville il faut pas mal changer de vitesses pour rester dans la plage d’utilisation du mono mais c’est un plaisir vu la qualité de la boîte de vitesses, douce et précise, comme toujours chez Suzuki.

La position de conduite est un peu plus routière que les trails traditionnels : On est assis un peu plus en arrière avec les pieds plus reculés. Le guidon est plus étroit, ce qui s’avère très pratique pour se faufiler entre les voitures. Au final, le compromis est agréable, du moins pour un grand comme moi (1,87 m). Et comme le poids de la moto reste contenu (158 kg), on est rapidement très à l’aise dans les manoeuvres à basse vitesse. La roue avant de 19 pouces offre un bon compromis entre maniabilité en ville et stabilité sur les voies rapides.

Equipée d’un top case, c’est pour moi la machine idéale pour se déplacer en région parisienne, surtout qu’elle ne consomme que 5,5 l aux 100 dans ces conditions.

Sur route

Quand on sort de Paris, il faut d’abord se taper quelques centaines de kilomètres d’autoroute pour trouver de belles routes sinueuses. C’est bien sur là que le pauvre Freewind montre ces limites, même s’il se comporte mieux que la plupart des monos. En effet, le carénage efficace combiné à la position de conduite plus routière procure une très bonne protection (je me souvient de l’étonnement d’un propriétaire de Transalp après l’essai de ma moto). Vu ma taille, j’ai éprouvé le besoin de l’améliorer avec une bulle haute Ermax mais franchement ce n’est pas indispensable.

D’autre part, le moteur maintient aisément une allure de 130-140 entre 6000 et 6500 tr/min. Par contre, il ne me paraît pas raisonnable de maintenir une allure supérieure, de toute façon les vibrations deviennent alors très présentes et vous en dissuadent. En cas de besoin, la moto atteint 165 km/h en pointe... j’ai même pris un jour 180 à l’aspi derrière un RSV 1000, moteur au rupteur !

Grand confort sur la route, même à deux.Finalement l’épreuve de l’autoroute se passe bien si on fait preuve de patience, pas toujours facile surtout que les automobilistes ne comprennent pas qu’une moto n’aille pas plus vite ! La consommation monte alors entre 7 et 8 l aux 100 et le moteur bouffe un peu d’huile. Evidemment en duo la situation est encore pire, là on a vraiment envie de changer de moto.
Le 650 XF Freewind tests et avis sur le net  Freewi12
Mais bientôt on atteint les petites routes viroleuses. Je me souviens par exemple de celles du Var, et là le sourire revient vite. Si on a pris soin de remplacer les Pirelli MT80 d’origine, franchement moyens, par des pneus plus efficaces (Metzeler Tourance ou mieux ME 330 et ME 550), il suffit de s’avancer un peu sur la selle, bien collé au réservoir, et de sortir le pied dans les épingles pour envoyer grave ! Quand les virages deviennent vraiment serrés et le revêtement défoncé, les sportives sont rapidement larguées... quel pied !

Le moteur est très joueur et la partie cycle ne se désunit pas. La fourche est trop molle d’origine mais avec de l’huile plus visqueuse (20W) ça va beaucoup mieux. L’amorto arrière d’origine est pas mal mais c’est encore mieux avec un EMC. Le frein avant n’est pas un monstre de puissance et manque surtout de mordant, il ne faut pas hésiter à lui tirer dessus. En revanche, il est très dosable et assez endurant. On verra que c’est appréciable hors bitume...

Bref, l’efficacité de cette moto est étonnante et il ne faut pas hésiter à taper dedans pour le découvrir. Ce qui est complètement en contradiction avec le look sage de l’engin et peut en surprendre certains : je me souviens d’une arsouille dans les Ardennes avec un DR 400 Z top préparé supermotard. Je ne l’ai pas lâché d’une semelle, il fallait voir la tête du gars à l’arrivée : «c’est quoi ta moto, t’as quoi comme pneus ?» Mort de rire !

La consommation reste raisonnable, entre 5 et 7 l aux 100.

Sur circuit
Le 650 XF Freewind tests et avis sur le net  Freewi13
Bon évidemment, un GSXR est plus rapide !Pour être tout a fait complet, je n’ai pas hésité à l’emmener sur le circuit Carole. C’est un circuit sinueux avec des courbes lentes, donc bien adapté à des motos faiblement motorisées (c’est pas le Mans !).

Après quelques tours pour apprendre le circuit et décider où passer en style super motard (pif paf ou épingle Hôtel par exemple) et où passer en déhanchant (dans la parabolique bien sur), la partie cycle met en confiance : ça ne se dandine pas trop dans les virages, à part un peu à la réaccélération dans la parabolique, la fourche ne vrille pas au freinage (merci le pontet rigidificateur) et rien ne frotte à part les cale-pieds même avec des angles démoniaques. D’ailleurs j’étais content d’être allé vraiment jusqu’au bout des pneus !

Signe que la partie cycle suit : la poignée est le plus souvent dans le coin et il faut faire attention à ne pas aller au rupteur. Simplement le freinage n’est pas très puissant et la roue de 19 limite la maniabilité dans les virages serrés.

Bien sur, ce n’est pas avec cette machine que l’on battra le record du tour mais elle est loin d’être ridicule et, franchement, qu’est ce qu’on s’amuse... même quand on finit dans le bac à gravier (expérience vécue) !

Sur la piste
Le 650 XF Freewind tests et avis sur le net  Freewi14
J’ai aussi franchi de nombreux gués sans problème... et on ne peut pas en dire autant du Transalp et de la XT Z 660 qui m’accompagnaient !Même s’il est orienté route, c’est quand même un trail et il était important d’évaluer ces capacités hors bitume, je ne parlerai pas réellement de tout terrain. Pour vous prouver que je ne recule devant rien pour vous informer, j’ai monté deux sacoches cavalières sur la moto et je suis parti faire le tour de l’Islande ! Les pistes ne manquent pas là-bas.

Sur piste roulante, ça se passe très bien. Simplement, dans ces conditions on aimerait une position de conduite plus verticale (logique) et un guidon plus large. Heureusement la moto reste très étroite au niveau des jambes ce qui aide à la contrôler. Le freinage très progressif est ici bien adapté.

Quand le terrain devient mou, la roue avant n’est pas très sécurisante et il faut toujours garder de la vitesse. Avec un amortisseur EMC, la suspension est assez efficace. Finalement la plus grosse limitation venait des pneus : j’avais des Pirelli MT80 qui n’offrent vraiment pas un grip extraordinaire sur la terre. Avec des Metzeler Tourance dégonflés à 1 ou 1,2 bar, ça va déjà beaucoup mieux, mais on peut même monter des pneus à tétines (pour la roue avant de 19, monter un pneu arrière à l’envers).

Le Freewind se débrouille aussi pas mal dans la neige !Dans les passages de franchissement, la position debout n’est pas très agréable, on est trop en appui sur les bras et la garde au sol et les débattements de suspension sont un peu faibles. Donc il vaut mieux éviter de tenter le diable, mais on peut déjà faire pas mal de choses.

Entretien et fiabilité
Le 650 XF Freewind tests et avis sur le net  Freewi15
Voici l’occasion de tordre le cou à quelques mauvaises réputations. D’abord, je trouve que la finition est plutôt bonne à l’exception de la peinture, effectivement très fragile. Mais la selle ne se déchire pas, le tableau de bord digital n’a pas de faux contacts, les carénages ne se fendent pas sous l’effet des vibrations...

Le moteur déculassé. Noter la rampe de carbus et son capteur de position du papillon (noir)La fiabilité est excellente. Elle ne bouffe pratiquement pas d’huile sauf à allure soutenue sur autoroute, ce qui est normal sur un mono. Je n’ai jamais eu d’ennui d’allumage, de carburation ou de démarreur et j’ai toujours la batterie d’origine. En réalité, je n’ai jamais eu d’ennui du tout à part une panne stupide vers 40 000 km: depuis deux jours j’entendais un bruit suspect et je ressentais des à-coups au niveau de la roue arrière.

Quand je me suis enfin décidé à visiter mon garagiste, à quelques kilomètres du garage la couronne s’est déboîtée et la chaîne a déraillé, heureusement sans conséquence grave mais il a quand même fallu appeler la dépanneuse ! Les roulements de couronne étaient littéralement broyés, mais c’est une panne due à ma négligence. En fait, comme sur toutes les japonaises, les roulements (roue, couronne et direction) sont fragiles et doivent être changés vers 50 000 km surtout si on s’est aventuré hors bitume.

Les culbuteurs vraiment nickel après 74 000 kmPour l’entretien moteur, j’ai respecté les préconisations constructeur pour les vidanges tous les 6 000 km avec de l’huile 10W40 semi-synthèse et les changements du filtre à huile tous les 12 000 km. Par contre j’ai fait les jeux aux soupapes et le changement des deux bougies tous les 24 000 km (au lieu de 12 000 en théorie). Le filtre à air est en mousse et se nettoie simplement. Après 73 000 km, je me suis décidé à changer la chaîne de distribution et la segmentation. En ouvrant le moteur, j’ai constaté l’état impeccable de la distribution (pas une marque sur les arbres a cames et culbuteurs). Les disques d’embrayage étaient toujours bons aussi. La chaîne de distribution avait pris environ 3 ou 4 mm et il n’est pas dit que cette intervention s’imposait.

Pour la partie cycle, la première chose à faire est de jeter les pneus Pirelli MT80 d’origine (franchement pas terribles) et les remplacer par des Metzeler Tourance . Je fais environ 20000km avec un train, leur longévité est étonnante.

Ensuite la vidange de l’huile de fourche est à faire tout les 24 000 km. J’ai choisi une huile plus épaisse 20W pour durcir la fourche. C’est une opération assez chiante (pas de vis de purge, il faut démonter les fourreaux) mais cela a une grande influence sur la tenue de route de la moto. L’amortisseur arrière d’origine est pas mal, je l’ai changé à 48 000 km par un EMC et là, c’est encore mieux et en plus il est reconditionnable. Et comme pour la fourche, c’est un élément essentiel de la tenue de route.

Pour les freins, les plaquettes Nissin d’origine procurent la meilleure puissance de freinage. Mais les Carbone Lorraine sont plus progressives et très agréables en tout terrain. J’ai changé le disque avant à 48 000 km (l’origine était hors tolérance) pour un France Equipement. Avec des plaquettes AP Racing, le freinage est encore meilleur. La longévité des plaquettes oscille entre 10 000 et 20 000 km (arsouille l’été ou periph’ l’hiver).

Finalement, le kit chaîne me fait entre 15 000 et 25 000 km en fonction de la qualité de mon graissage de chaîne (pas toujours parfait il faut l’avouer). La batterie et le pot sont toujours d’origine et se portent bien. Au risque de me répéter, bien faire gaffe aux roulements et les changer, à mon avis, dans tous les cas vers 50 000 km.
Le 650 XF Freewind tests et avis sur le net  Freewi16
Il faut aussi bien faire attention au capteur de compteur électronique quand on démonte la roue avant. Il est très fragile et Suzuki le vend 130 euros !

Au final, je n’ai pas calculé le coût d’entretien kilométrique mais c’est très raisonnable. J’ai bien sûr fait d’autres réparations mais elles étaient les conséquences de mes nombreuses gamelles (disons à peine 3 ou 4 mais j’ai une réputation à tenir) !

Au-delà de la petite moto urbaine

Arrivé au terme de ce dossier Freewind, je n’ai pas besoin de vous dire que le bilan est largement positif. Car si j’ajoute que j’ai payé cette moto 21 500 FF (3 300 €) en occasion avec 9 000 km, cela fait vraiment beaucoup de moto pour très peu d’argent.

Ce qui m’a le plus étonné c’est son incroyable polyvalence qui va bien au-delà du concept de petite moto urbaine. Par exemple, je trouve que c’est une moto très bien adaptée pour les voyages au long cours (genre Islande, Turquie, Maroc) : ses qualités routières rendent plus supportables les longues liaisons routières (comme traverser la Grande-Bretagne pour aller en Islande) et une fois sur place, sans faire réellement du tout-terrain on peut vraiment explorer les chemins.

On peut vraiment se faire plaisir avec une moto toute simple et seulement 47 cv. Pas sur l’autoroute bien sûr, mais sur les petites routes et les chemins de traverse où l'on peut attaquer sans arrière pensée, mettre la poignée dans le coin, tirer comme un malade sur les freins et coucher la moto dans les épingles. Et bien sûr, elle convient parfaitement comme deuxième moto utilitaire pour les trajets quotidiens. Mais attention, votre «grosse» moto risque de rester de plus en plus au garage !

Finalement, la principale limite d’utilisation, c’est le duo. La place passager n’est pas désagréable, mais dès que l’on quitte la ville la moto manque de souffle et perd son équilibre. Ce n’est pas une expérience très agréable. En tout cas, la famille DR peut être fière de sa dernière représentante !

Benoît LACOSTE - © WWW.MOTO-NET.COM

Propos recueillis ici

Commercial aime ce message

Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Le 650 XF Freewind tests et avis sur le net  Empty
MessageSujet: Re: Le 650 XF Freewind tests et avis sur le net    Le 650 XF Freewind tests et avis sur le net  Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
Le 650 XF Freewind tests et avis sur le net
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» les mesures gouvernemental quand penser vous ?
» alimentation des carburateurs
» PAS DE CONTACT
» clé dynamométrique Votre avis?
» choix du coeur ou de la raison ...à votre avis

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Freewind Spirit :: Le coin motard :: Le 650 XF Freewind-
Sauter vers: